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Françoise-Marie Jacquelin – La lionne d’Acadie

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L’Hiver des corneilles

  Adélard Lambert – Légendes franco-américaines – 1912 Après deux semaines d’une température maussade de fin d’hiver, le printemps nous revenait avec un sourire joyeux et caressant. Les rayons réchauffants du soleil, qui dans ce laps de temps, n’était apparu qu’à de rares intervalles, et s’était montré avare de ses douceurs, venaient enfin nous donner la douce sensation qu’on se rattachait de nouveau à la vie, avec plus d’ardeur que jamais. Un matin, mon oncle qui avait été envoyé en commission, acheter les provisions pour le besoin de la journée, nous dit en entrant : « Va faire beau encore aujourd’hui, mais ça ne sera pas long avant que d’avoir du mauvais temps, car j’ai vu trois corneilles qui viennent de passer, s’en retournant a tire d’aile dans la direction du sud, elles semblent être poursuivies de près par quelques fantômes invisibles. » Elles annoncent en passant « la petite hiver », dit ma tante Rose, et elle ajouta : « Pauvres corneilles, c’e

Marie-Barbe Loiselle – mère et espionne!

  Après des mois de recherche, il me fait plaisir de vous présenter Marie-Barbe Loiselle, petite-fille de Louis Loiselle, « soldat de la garnison du château Saint-Louis [1]  » et de Jean Pépin, major des compagnies de milice à Charlesbourg [2] . Née à Québec le 2 octobre 1750, Marie-Barbe Loiselle est la seconde fille de Charles Loiselle et de Marie-Joseph Pépin [3] . Son prénom, hérité de celui de sa marraine, Marie-Barbe Delaunay, veuve de Jean-Baptiste Monmellian [4] , fait référence à sainte Barbe, patronne des artilleurs, des cuisiniers, des fossoyeurs et des pompiers. À ceux et celles qui auraient l’idée de le donner à leur fille, sachez que Baboche – mot désignant aujourd’hui de l’alcool de fabrication artisanale – était vraisemblablement son diminutif, à l’instar de Babet pour Élisabeth. Fait intéressant, Marie-Barbe Loiselle, alias Baboche, est surtout connue sous le nom d’Élisabeth Loiselle. Alors qu’elle est âgée de quatre mois, ses parents, originaires de

La reconquête de Limoilou – la petite histoire

  Publié dans Le Soleil , 1968 « Limoilou – une terre française…aux mains des Anglais » Hedleyville, vous connaissez? C’est ainsi que notre francophonisme Limoilou s’appelait avant d’abandonner son statut de municipalité en 1909, à la ville de Québec. Cet Hedleyville renfermait des rues aux noms tout droit sortis de la fière Albion : Gulston (2 e rue actuelle), Anderson (3 e rue), Wheatney, William, etc. Comment expliquer un tel phénomène dans une terre si tôt marquée du sceau de la France, la première dont Jacques Cartier prit possession au nom de son roi en plantant une grande croix? Dès 1535 en effet, lors de sa deuxième expédition au Canada, le célèbre Malouin a passé l’hiver au confluent des rivières Saint-Charles et Lairet, dans ce qui devait s’appeler plus tard Limoilou (du nom du manoir que Cartier possédait près de Saint-Malo, en Bretagne). En 1690, les soldats de Phipps se battirent contre les Français à la Canardière, ainsi nommée à cause des nombreux canard

Havre-Saint-Pierre: Les Sciegouines des îles Mingan

Les  canotiers  ne  craignaient  aucun  monstre  autant  que  la  «  sciegouine des  mers  »,  sorte  de  poisson-scie  pourvu  de  dents  sur  tout  le  dessus  de  son corps  et  capable  de  scier  le  bois  et  le  fer.  Ce  poisson  fabuleux  coupait  les embarcations  d’un  bord  à  l’autre  par  le  milieu  et  les  hommes  se  retrouvaient à  l’eau. Ce  n ’est  pas  d ’hier  qu’elle  fit  son  apparition,  puisque  les  premiers Européens  qui  franchirent  les  mers  en  direction  de  l’Amérique  la  rencontrè­rent  dès  le  XVIIe  siècle. La  sciegouine  s’amenait  à  grande  vitesse,  toujours  en  ligne  droite,  le dos hérissé de dents qui  traçaient une  raie blanche  sur l’eau.  Elle commençait par  filer  comme  une  comète  en  passant  juste  à  l’avant  ou  à  l’arrière  de l’embarcation. Aussitôt, les mariniers criaient  :  «  Attention, v’là une sciegouine des  mers  qui  prend  ses  mires  !  »   Et  vilement,  ils  redressaient  l ’embarcation pour 

D’un extrême à l’autre – Il y a 170 ans, Catholiques et Protestants s’affrontaient à York Point

  Ce 12 juillet marque le 170e anniversaire d’un événement de l’histoire canadienne souvent occulté, voire totalement ignoré, soit l’émeute orangiste de Saint-John au Nouveau-Brunswick. L’Ordre d’Orange, qui avait été fondé en 1795 par des protestants loyalistes d’Irlande du Nord en opposition aux Irlandais catholiques, s’installa rapidement au Canada et prit une importance indéniable. Ce groupe attaché à la couronne d’Angleterre et à la « suprématie » britannique importa le conflit irlandais et transféra sa haine aux populations catholiques francophones, soient-elles acadiennes ou canadiennes-françaises, ainsi qu’aux immigrants irlandais. Au cours de sa sombre histoire, l’Ordre connut un engouement indéniable au Canada, comptant notamment quatre premiers ministres fédéraux et des centaines de maires, députés, ministres et premiers ministres provinciaux dans ses rangs, faisant du Canada, à cette époque, le pays dans lequel la moitié des orangistes du monde vivait… surpa

Un cri d’alarme sciemment étouffé – Maxime Raymond – Bloc Populaire Canadien (1883-1961)

  La Fédération des Québécois de souche n’est pas le premier organisme à s’inquiéter de l’immigration de masse et de son impact. Déjà, en 1928, le député Maxime Raymond levait le drapeau et sonnait l’alarme. En opposition à la trahison de la promesse d’Ottawa de ne pas imposer la conscription, les Canadiens français s’y opposant majoritairement, il participa à la fondation du Bloc populaire canadien, après avoir quitté le parti Libéral. Son cri d’alarme ne fut pas entendu, et il dut le réitérer en 1942, dans le programme du Bloc populaire. Aujourd’hui, près de 100 ans après son premier appel, il reste autant d’actualité. Les seuils en immigration ne sont toujours pas dressés selon les besoins réels, mais pour des raisons idéologiques, comme Justin Trudeau le confirme année après année. Cela démontre que le peuple canadien-français n’eut point besoin d’attendre les mises en garde d’Enoch Powell, de feu Jean Raspail ou de Renaud Camus pour comprendre le danger potentiel